La lutte contre les inégalités de genre dans l’espace public

L’espace public doit être considéré comme le lieu d’un état de droit. Aujourd’hui, celui-ci n’est pas toujours sécurisé, notamment pour les femmes. Chaque année, des rapports laissent apparaître que des femmes se font insulter pour une tenue vestimentaire jugée inappropriée ou sont victimes de gestes déplacés touchant à leur intimité…

De la même manière, il a fallu la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 pour poser le principe que « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». Cette loi sera complétée par une autre en 2007, dont l’objectif a été la féminisation des exécutifs locaux en prévoyant l’application de la parité pour l’élection des adjoints au maire et les membres des commissions permanentes et vice-présidents des conseils généraux et régionaux. Malgré cela, le pourcentage de femmes maires de communes de plus de 1 000 habitants n’est que de 14,4 % pour 48 % de conseillers municipaux.

On constate également que plus de rues ont pour noms De Gaulle ou Victor Hugo que Marie Curie ou Simone Veil. Seuls 2 % des rues portent des noms de femmes.

A la 62e Commission de la condition de la femme, @MarleneSchiappa appelait à lutter contre les inégalités de genre dont souffrent les femmes de zones rurales.

Pour la Journée intl des femmes rurales, continuons le combat et luttons contre les stéréotypes! ?‍???‍? #GénérationEgalité pic.twitter.com/NRjTKf42cw

— La France à l’ONU (@franceonu) October 15, 2019

Dans ce cadre, et à la veille des élections municipales, les membres du Conseil économique social et environnemental (CESE) ont voulu rédiger une résolution accompagnée de préconisations. Ils sont partis du constat que les hommes sont les usagers majoritaires de l’espace public ; de plus, ils ont mis en évidence que les déplacements des femmes dans les villes montrent clairement leur plus grande implication dans les tâches familiales : déplacements pour faire les courses, pour aller récupérer les enfants à la crèche ou à l’école.

Le CESE considère que pour améliorer la manière de vivre ensemble et pour repenser et transformer les territoires, il est indispensable d’inclure l’égalité de genre dès le plus jeune âge dans tous les dispositifs mis en place : éducation, sport, culture… Une ville égalitaire doit aussi être une ville sans violences sexistes et sexuelles, notamment en ce qui concerne le harcèlement dans la rue et les transports publics.

Florence Mangin, haute fonctionnaire à l’égalité entre les femmes et les hommes au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères évoque des actions concrètes pour lutter contre les inégalités de genre dans le cadre du #G7France. #genderequality pic.twitter.com/Up0Lc9F7SM

— France G7 (@G7fr) February 17, 2019

 Trois axes encadrent les préconisations du CESE :

– Garantir la place et la visibilité des femmes dans l’espace public : l’objectif est de réfléchir à la place des femmes dans les opérations d’aménagement, de donner davantage de noms de femmes à des rues et de valoriser leur rôle dans l’histoire de leur ville.

– Assurer le rôle des femmes dans la gouvernance des instances politiques.

– Concevoir et aménager des territoires égalitaires et inclusifs : soutenir les associations qui prennent en compte l’égalité entre les genres, inclure les genres dans la politique de mobilité avec par exemple des parkings sécurisés.

Notre société évolue, mais sans doute pas autant qu’il ne le faudrait. Aux prochains maires de montrer l’exemple en menant de réelles actions en faveur de l’égalité des genres et surtout en laissant aux femmes un rôle important et réel dans les conseils municipaux.

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